Ce jeudi 03 mai s’est tenu la traditionnelle conférence de presse de l’Excelsior au sein de ses infrastructures. C’était l’occasion de présenter une nouvelle venue du nom de Jolien Boumkwo, qui portera cette saison les couleurs de la Blue Army.
A quelques jours des Interclubs, rendez-vous phare de la saison, l’Excelsior a tenu à officialiser la venue de Jolien Boumkwo, recordwoman de Belgique au poids et au marteau et quinze fois championne de Belgique. Elle viendra renforcer l’équipe féminine qui, après plusieurs années à la seconde place, tentera de venir décrocher le titre cette année. Camille Muls, encore junior, sera un élément déterminant elle aussi dans cette équipe. Côté masculin, Damien Broothaerts disputera son dernier Interclubs et passe le flambeau à son poulain, Florian Tshitwenu. Rencontre avec ces quatre athlètes :
Jolien Boumkwo : « Je voulais me qualifier pour les Jeux Olympiques »
Mon objectif cette année c’est avant tout de faire partie de l’équipe Interclubs avec l’Excelsior et le remporter. Je suis contente de continuer l’athlétisme, je suis encore dans ce petit monde. Au niveau de la charge d’entrainement, c’est bien différent maintenant que je travaille. Je pars souvent à l’étranger donc c’est compliqué de garder le même rythme qu’avant. J’ai un brin au cœur d’avoir du quitter mais j’avais une sorte de « sport burnout », j’avais besoin de temps pour analyser ce que je voulais faire et je suis contente de pouvoir prendre un nouvel air. Dans ma carrière, je voulais aller aux Jeux Olympiques mais il faut être réaliste, si tu n’as pas les moyens et le soutien c’est impossible d’y arriver. Je ne suis pas non plus une athlète qui est prête à tout sacrifier pour son sport, je veux faire encore des autres choses et certains pensent que tu n’es pas une bonne athlète car tu ne consacres pas tout à l’athlétisme mais… c’est moi ! Je regrette que tout s’est arrêté comme ça mais je n’avais plus la motivation de continuer dans ces conditions donc j’ai décidé de commencer à travailler. L’objectif pour moi à l’IC c’est de remporter le concours de poids et terminer dans le top 3 au marteau. J’ai des distances dans ma tête, si j’y arrive, je serais très contente.
Camille Muls : « La musculation fait beaucoup d’effet »
La préparation se déroule bien, on continue dans cette lancée, on ne va pas changer les entrainements juste ajouter des séances de musculation car on remarque avec mon coach, Alain Lins, que ça fait beaucoup d’effet alors que je viens de commencer cette saison. Il faudra encore travailler ma foulée car en compétition elle n’est pas encore optimale, pas comme à l’entrainement. Une séance par semaine on va travailler plus la technique. J’ai besoin de faire plusieurs courses pour me sentir bien et pouvoir me rendre compte de derniers détails à travailler. Au niveau des examens, je suis en train d’étudier à fond, de m’avancer dans mes cours, pour pouvoir faire les compétitions importantes en juin. A l’IC, collectivement, l’objectif sera de monter sur la première marche du podium, on a trop souvent terminé deuxième. Individuellement, j’aimerais descendre mon chrono sur 1500m, me rapprocher des 4min20 et engranger le plus de points possible pour le club.
Florian Tshitwenu : « Sans Damien, je ne serai pas revenu »
Après une période de deux ans hors des stades, j’ai décidé de revenir à l’athlétisme, mais pas par hasard. Savoir qu’il y avait du concret, du groupe d’entrainement avec Damien, qui a vécu ce haut niveau, il pourra nous transmettre son expérience, mais si avec Corinne ça allait bien, c’était ma coach de cœur, mais Damien m’a vraiment motivé à revenir. Si Damien n’avait pas commencé à entrainer, je ne sais pas si j’allais revenir, je dois l’avouer… Je reviens pour m’amuser, je ne pensais pas que la forme allait revenir aussi vite. Au tout début, après avoir remis les spikes, j’avais senti des douleurs. Mais après mon 6’98 en indoor, j’étais agréablement surpris et ça m’a fait plaisir. Ces chronos de début de saison me motivent, surtout que j’ai l’impression de réapprendre à courir, à courir vite, on m’explique des choses qu’on m’avait déjà enseigné mais que je comprend de mieux en mieux. Personnellement, j’espère m’amuser cette saison, prendre du plaisir, essayer de courir le mieux techniquement et après le chrono parlera tout seul. C’est plus la saison prochaine où j’aurais des ambitions. Avec un peu plus de concurrence, je sens que je peux encore descendre les chronos.
Damien Broothaerts : « Plus de vingt ans de carrière »
Ça faisait quelques années que j’avais des demandes incessantes d’athlètes qui voulaient s’entrainer avec moi, j’avais développé mon académie dans le football donc ils voyaient que j’entrainais. Au départ, je ne voulais pas me lancer dans l’athlé mais finalement la maman de Peredjo m’a contacté, Bruno, Florian René, et donc je me suis lancé sachant que c’était une très grosse charge de travail, je suis quelqu’un qui veut faire les choses bien, qui cherche toujours la perfection. Je me suis posé la question si j’étais prêt pour assumer ce rôle là, et finalement ça s’est mis en place, le groupe s’est formé naturellement. Les athlètes que j’entraine, je voulais qu’ils comprennent mon message et je savais qu’avec ces gars là ça allait être le cas. On a créé un chouette groupe, ils sont assidus, tout se passe bien. Ils ont tous couru et tout le monde a battu ses records. C’est important pour moi de voir que le travaille que je met en place fonctionne. C’est une autre approche de ce qu’ils ont connu auparavant, c’est une autre manière de travailler mais ils comprennent pourquoi.
Mon expérience de haut niveau me permet d’être plus proche d’eux, j’ai plus de 20 ans de carrière, j’ai fais des compétitions internationales à l’âge de 15 ans et mon dernier championnat j’en avais 34. J’ai connu de nombreux coachs, en Belgique, aux Etats-Unis, j’ai voyagé dans le monde entier. J’ai tout connu, même des entraineurs qui ont fait n’importe quoi avec moi. Maintenant j’ai essayé de prendre le meilleur et le transmettre à la prochaine génération. Dernier IC en tant que capitaine, j’en ai gagné six, on a réussi à créer un engouement par rapport aux Interclubs, où tout le monde veut nous battre et tout le monde veut être dans l’équipe et porter du bleu. On a apporté quelque chose à l’athlétisme. Maintenant, il faut laisser la place aux jeunes. En Coupe d’Europe, ça dépend toujours des autres équipes… On est très fort, tous les jeunes évoluent bien, il y a des bonnes choses, mais c’est par rapport aux autres, on ne connaît pas les forces adversaires. On y va pour être le plus haut possible, pour gagner si possible, on y va pour se battre !
Interview : Noémie Lins