Le Verviétois de 27 ans se lance un nouveau défi en Belgique.
Après deux ans et demi passés à Reims, où il s’entraînait sous les ordres de Farouk Madaci dans des infrastructures de premier plan, Tarik Moukrime vient de prendre la décision de rentrer au bercail. Le Verviétois de 27 ans, ancien sociétaire du RFCL passé sous les couleurs du Royal Excelsior Brussels SC à l’automne 2016, s’entraîne depuis peu à Seraing dans le groupe d’entraînement dirigé par Larbi Chababe, le coach d’Amaury Paquet.
« Quand j’ai quitté la Belgique en 2016, j’avais besoin de trouver une nouvelle stabilité dans ma vie qui avait été, disons, chamboulée», explique Tarik Moukrime, dont on se souvient qu’il avait surmonté un cancer des testicules à la fin d’une année 2014 marquée par sa huitième place sur 1500m aux championnats d’Europe de Zurich. « Ma non-qualification pour les Jeux de Rio a entraîné une grosse remise en question de ma part. J’avais besoin de retrouver ma hargne, mon envie. Et le groupe que j’ai intégré à Reims m’a beaucoup apporté de ce point de vue. J’estime avoir grandi grâce aux athlètes et au coach qui le composent. »
Au niveau des résultats proprement dits, Tarik Moukrime n’a cependant pas rencontré ses objectifs ni retrouvé son niveau européen. Et, il le reconnaît lui-même, sa carrière commençait à se nourrir de trop nombreux rendez-vous manqués. « Il s’en est souvent fallu de peu : j’ai raté des qualifications pour un dixième en été, un centième en hiver. J’ai fini par me demander si le sort ne s’acharnait pas sur moi. »
Après avoir pris un peu de recul, l’athlète en est arrivé à la conclusion qu’un retour en Belgique serait la meilleure chose pour lui. « Je n’ai vraiment aucun regret d’avoir vécu cette aventure en France mais je suis quelqu’un de très famille et le fait d’être loin des miens commençait à me peser », poursuit Tarik, qui s’est par ailleurs marié en septembre dernier. « Je ne cache pas que la perte de mon contrat à l’Adeps joue aussi dans ce genre de décision même si je suis très reconnaissant pour l’aide qui a continué à m’être octroyée juste après ma maladie. J’en profite d’ailleurs pour remercier Stéphanie Noël, l’ancien responsable du Haut Niveau, pour son soutien inestimable. Elle a toujours été là pour moi, ce que j’ai beaucoup apprécié.»
Aujourd’hui, Tarik Moukrime cherche en priorité à « retrouver du plaisir » sur la piste. Sans plus la moindre pression de résultats. « Les athlètes de haut niveau évoluent dans un système où cette pression se fait ressentir à chaque instant », dit-il. « J’ai un peu perdu le plaisir de courir, que je ressentais à mes débuts, à cause de cela. Et je crois que le fait de repartir à présent en tant qu’athlète amateur, si je puis dire, sans être lié par un contrat, pourra contribuer à mon épanouissement. Je ne me fixe aucun objectif dans l’immédiat. J’ai un nouvel équilibre à trouver et je suis confiant dans ce que l’avenir va m’apporter. »
C’est tout le mal qu’on lui souhaite !
Laurent Monbaillu